L'été dernier, l'éditeur français de jeux vidéo était éclaboussé par de nombreux témoignages concernant des cas de harcèlement au sein de ses studios. Si Ubisoft a communiqué à différentes reprises à ce sujet, les changements ne seraient pas significatifs à l'heure actuelle...
Près d’un an après les faits, la majorité des personnes visées par les accusations sont toujours en poste au sein d’Ubisoft.
L’année dernière, Ubisoft s’est trouvé au cœur d’une violente polémique concernant des accusations pour harcèlement et comportements sexuels abusifs. Les procédures judiciaires devaient commencer au début de ce mois de mai en ce qui concerne les plaintes pour harcèlement. L’action de groupe est actuellement menée par Solidaires Informatique Jeu Vidéo, qui s’est occupé durant ces derniers mois à rassembler les témoignages contre Ubisoft. Un rapport, publié par Le Télégramme, montre que depuis ces accusations, l’entreprise n’a mis que très peu de choses en place pour changer sa culture d’entreprise jugée « toxique ».
Ubisoft toujours pas sorti d'affaire
En juillet 2020, nos confrères du journal Libération publiaient un papier relayant des accusations de harcèlement voire d'agressions sexuelles chez Ubisoft. Dans la majorité des cas, des haut placés de l'éditeur se trouvaient incriminés. Malgré une communication un brin poussive durant les premiers jours, la firme française spécialisée dans le jeu vidéo avait pris la décision de se séparer de certains cadres cités dans cette affaire. Pour ne rien arranger, le directeur créatif d'Assassin's Creed Valhalla a lui aussi été renvoyé pour avoir abusé de sa position dans le but de nouer des relations extraconjugales.
Des mesures insuffisantes ?
Ce n’est pas la première fois que les pratiques au sein de l’industrie vidéoludique sont pointées du doigt. Plusieurs autres studios ont dû faire face à des accusation de conditions de travail insupportables, de harcèlement sexuel, d’intimidation de la part des supérieurs, etc. Cependant, du point de vue externe à l’entreprise, il semble que peu de moyens ont été mis en œuvre pour réellement changer l’environnement de travail toxique auquel Ubisoft a été confronté l’année dernière.
Pourtant, ce n’est pas l’avis de l’entreprise puisqu’un de ses représentants a déclaré que « sur une période de plusieurs mois, Ubisoft a mis en place des changements majeurs dans son organisation, ses processus internes et ses procédures afin de garantir un environnement de travail sûr, inclusif et respectueux pour tous les membres de l’équipe ». Ces changements incluent des enquêtes externes, l’implémentation d’un outil de dénonciation anonyme ou encore la mise en place d’une formation obligatoire concernant la conduite appropriée sur le lieu de travail.
Bientôt une action en justice ?
Ubisoft avait pourtant pris des mesures pour faire bouger les choses. La firme avait ainsi mis en place une nouvelle ligne de conduite dans laquelle le harcèlement ne figure toujours pas au rang des « interdictions non-négociables » selon un représentant du STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo). Une nouvelle version est attendue cet été. Une formation d'une demi-journée a aussi été dispensée à 20 000 personnes. Mais ces mesures sont pour l'instant jugées insuffisantes…
En France, une première action en justice menée par l'union syndicale Solidaires Informatique devrait être lancée dans les jours qui viennent.